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que par ironie ; et qu’en dissimulant ainsi sa propre science, il vouloit en donner une plus haute idée ; feignant d’ignorer ce qu’il savoit, afin de paraître savoir ce qu’il ignoroit. Et même, dans la nouvelle académie, dont Cicéron adopta les idées, ce n’étoit rien moins qu’avec sincérité qu’on défendoit cette opinion de l’acatalepsie. Car ceux qui se distinguoient par leur éloquence ne manquoient pas de préférer cette secte, afin de faire parade de leur fécondité, en défendant le pour et le contre. Voilà comment ils s’écartèrent de ce droit chemin qu’ils devoient suivre pour aller à la vérité ; se promenant, pour ainsi dire dans les divers genres de connoissances, et n’en faisant qu’un objet d’amusement. Il est certain néanmoins que quelques-uns par ci-par là, dans l’ancienne académie et dans la nouvelle ; mais beaucoup plus encore parmi les sceptiques, tenoient ce dogme de l’acatalepsie, formellement et dans toute sa rigueur. Leur plus grand tort en cela étoit de calomnier les perceptions