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exacte et assez sûre pour déduire les axiomes inférieurs. Et tout ce qu’on peut faire par le moyeu du syllogisme, c’est de ramener les propositions aux principes, à l’aide des propositions moyennes. Or, cette forme de preuve ou d’invention doit avoir lieu dans les sciences populaires telles que la morale, la politique, les loix, et même en théologie ; puisqu’il a plu à la bonté divine de s’accommoder à la foiblesse de l’entendement humain. Mais si, en physique, où il s’agit de lier la nature par les œuvres, et non d’enlacer un adversaire par des argumens, l’on s’en tient au syllogisme, la vérité échappe des mains, attendu que la subtilité du discours ne peut jamais égaler celle des opérations de la nature. En sorte que le syllogisme succombant tout-à-fait, il faut en revenir à l’induction ; mais à la véritable induction, veux-je dire, à l’induction corrigée, tant pour les principes les plus généraux, que pour les propositions moyennes. Car le syllogisme est composé de propositions ; les propositions le sont de mots,