Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/252

Cette page n’a pas encore été corrigée
246
DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

forme aux loix de la nature, et de bien mûrir leurs délibérations. Certes on ne peut se défendre d’une sorte d’étonnement religieux, quand on voit que, dans les choses divines et humaines, on a suivi ces mêmes traces qui conduisent à l’erreur. Car de même que, lorsqu’il s’agit de concevoir la divine vérité, on a peine à prendre assez sur soi pour redevenir, en quelque manière, enfant ; c’est ainsi qu’à ceux qui ont déjà fait des progrès dans les connoissances humaines, ce modeste soin de relire et de remanier les élémens des inductions, et d’épeler, pour ainsi dire, à la manière des enfans, semble une occupation basse et presque méprisable.

En troisième lieu, quand on accorderoit que les principes des sciences peuvent être établis à l’aide de cette induction qui est en usage, ou par le seul secours des sens et de l’expérience ; il n’en seroit pas moins vrai que, dans les choses naturelles et participantes de la matière, le syllogisme n’est point une forme assez