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de l’un à l’autre. Car le sens livre à l’imagination[1] les images de toute espèce ; images dont ensuite la raison juge, Mais réciproquement, la raison après les avoir choisies et approuvées les transmet à l’imagination, avant l’exécution du décret. Car le mouvement volontaire est toujours précédé et excité par l’imagination[2] en sorte que l’imagination est pour toutes deux, tant pour la raison que pour la volonté, un instrument commun, à moins qu’on ne la regarde comme une sorte de Janus à deux visages tournés de deux côtés opposés : la face tournée vers la raison offre l’image de la vérité ; et la face tournée vers la volonté, présente l’image de la bonté ; deux

  1. Il prend ici la mémoire pour l’imagination.
  2. La volonté est une sorte d’élan pour s’unir à l’objet dont l’image a plu, ou pour l’approcher de soi ; ou pour fuir l’objet dont l’image a déplu, ou le repousser : car tous les mouvemens appelés intellectuels et moraux répondent un à un aux mouvemens physiques ; c’est-à-dire que les enfans ressemblent au père, et le père aux enfans.