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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

qu’on s’est trop tôt éloigné de la physique. Or, la manière dont on traite de la lumière et de ses causes, même quand on lui donne place dans la physique, est presque toujours superstitieuse. Il semble qu’on la regarde comme une substance moyenne entre les choses divines et les choses naturelles, et cela au point que tel Platonicien a avancé qu’elle étoit plus ancienne que la matière même ; que l’espace étant une fois développé, il fut d’abord rempli par la lumière, puis par les corps de toute espèce. Tel est le conte qu’ils ont imaginé quoique l’écriture sainte dise positivement que la masse ténébreuse du ciel et de la terre fut créée avant la lumière ; mais dans les ouvrages où l’on traite ce sujet physiquement, et d’après les sensations, on se hâte de descendre aux détails de la marche des rayons, en-sorte qu’il n’est point, sur ce sujet, de recherche vraiment physique. Les hommes auroient dû pourtant rabaisser un peu leur contemplation, et chercher ce qu’il y a de commun entre tous les corps lumi-