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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

re, ou du moins le faciliter par les abstinences et par tous ces moyens dont l’effet est de dégager l’âme de ses fonctions relatives an corps, et qui la mettent en état de jouir de sa propre nature, sans que les causes extérieures puissent l’en empêcher. La divination par influence se fonde sur cette autre supposition : que l’âme, semblable à un miroir, reçoit une certaine illumination secondaire de la préscience de Dieu et des esprits. Et c’est encore un état auquel, comme au premier, la disposition du corps et le régime peuvent contribuer. Car cette même abstraction de l’âme la rend aussi plus capable de jouir pleinement de sa propre nature, et plus susceptible des influences divines ; si ce n’est que, dans cette divination par influence, l’âme est dans une sorte d’effervescence, et semble ne pouvoir soutenir la présence de la divinité (ce que les anciens qualifioient de fureur sacrée) ; au lieu que, dans la divination native, sa disposition approche davantage d’un état de repos et de tranquillité.