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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

et autres semblables questions. Or, quoique toutes les questions de même nature soient susceptibles, même en philosophie, de recherches plus exactes et plus profondes que celles dont elles ont été l’objet jusqu’ici ; néanmoins c’est à la religion qu’il faut abandonner le soin de les résoudre et de les décider ; sans quoi nous serons exposés à des erreurs sans nombre et aux illusions des sens.

En effet comme la substance de l’âme humaine, au moment qu’elle fut créée ne fut point extraite de la masse du ciel et de la terre, mais produite par l’inspiration immédiate de Dieu ; que d’ailleurs les loix du ciel et de la terre sont le sujet propre de la philosophie, comment pourrions-nous tirer de cette seule philosophie la connoissance de l’âme rationnelle ? Il est clair que cette connoissanee doit être tirée de cette même inspiration divine dont la substance de l’âme est émanée.

Or, la doctrine sur l’âme sensible ou produite, même ce qui concerne sa substance, est bien une recherche dont on