Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

tumeurs, sans oublier toutes les espèces de substances præter-naturelles qu’on trouve dans le corps humain, comme calculs, carnosités, tubérosités, vers ; toutes ces choses, dis-je, il faut les observer avec le plus grand soin, à l’aide de ce que nous appelons l’anatomie comparée, et des observations réunies d’un grand nombre de médecins, ne former qu’un seul corps. Mais cette diversité d’accidens, dans les différens sujets anatomiques, est une matière qu’on traite superficiellement, ou qu’on néglige tout-à-fait.

Quant à cette autre omission, qu’on peut relever dans l’anatomie, et qui consiste en ce qu’on n’est pas dans l’usage de disséquer des corps vivans, qu’en pouvons-nous dire ? c’est quelque chose d’odieux et de barbare, et que Celse ajustement condamné. Mais il n’en est pas moins vrai (et c’est ce que les anciens avoient aussi observé) qu’il est une infinité de pores, de méatus, d’ouvertures des plus déliées, qui ne paroissent point dans les dissections ; vu que, dans les cadavres,