Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/159

Cette page n’a pas encore été corrigée
153
DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

lons ici, parce qu’ils pensent qu’il importe peu à leur réputation et à leur fortune qu’ils restent, dans leur art, ait degré de la médiocrité, ou qu’ils s’élèvent au plus haut point de perfection. Car l’ennui d’être malade, l’amour de la vie, les illusions de l’espérance, la recommandation de leurs amis, font que les hommes ne donnent que trop aisément leur confiance à des médecins, quels qu’ils puissent être. Mais, si l’on y fait plus d’attention, l’on trouvera que cette raison-là même tend plus à inculper les médecins qu’à les excuser. Eh pourquoi aussi perdent-ils sitôt l’espérance, et n’ont-ils pas le courage de redoubler d’efforts  ? Car, si l’on daignoit s’éveiller un peu pour observer, pour regarder peu-à-peu autour de soi, l’on verroit aisément, d’après des exemples fréquens et familiers, combien est grand l’empire que la pénétration et la subtilité d’entendement peut exercer sur la variété, soit de la matière soit de la forme des choses. Rien n’est plus varié que les visages ce-