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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

racles. Car nous ne lisons nulle part qu’il ait fait aucun miracle relativement aux honneurs, à l’argent (à l’exception de celui qu’il fit pour payer le tribut à César) ; mais seulement par rapport au corps humain, soit pour le conserver, soit pour le substanter, soit pour le guérir.

Ce sujet de la médecine, je veux dire le corps humain, est, de tous ceux que la nature a formés, le plus susceptible de remèdes ; mais, d’un autre côté, l’art d’administrer ces remèdes est de tous les arts le plus sujet à l’erreur. Car cette délicatesse, et cette variété même du sujet, qui ouvre à l’art de guérir un si vaste champ, fait qu’il est facile de s’y égarer. Ainsi, comme cet art, du moins à la manière dont on le traite aujourd’hui, est regardé comme très conjectural ; l’étude n’en est, par cela même, que plus difficile, et n’en exige que plus d’application. Mais nous n’irons pas pour cela extravaguer avec Paracelse[1] et les Al-

  1. Ce Paracelse est un de ces fous cités plus haut,