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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

voit être exécuté, voyant paroître un barbier qu’on avoir envoyé pour lui raser la tête, de peur que sa longue chevelure ne lui donnât un air plus propre à exciter la compassion du peuple, ce barbier lui demandant s’il ne vouloit pas se faire raser : non, lui répondit-il ; j’ai un procès avec le roi, au sujet de ma tête, et jusqu’à ce qu’il soit terminé, je ne veux pas faire de dépense pour elle. Ce même personnage, à l’instant même de recevoir le coup mortel, et ayant déjà posé sa tête sur le fatal billot, la releva un peu, et rangeant doucement sa barbe : celle-ci, dit-il, n’a certainement pas offensé le roi. Mais nous n’avons pas besoin de nous étendre sur ce sujet, l’on voit assez ce que nous avons en vue ; nous souhaitons qu’on rassemble, dans un ouvrage de quelques volumes, les miracles de la nature humaine, des exemples du plus haut degré de force et de faculté, soit de l’âme, soit du corps ; ouvrage qui sera comme les fastes des triomphes humains ; et c’est en