Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/117

Cette page n’a pas encore été corrigée

révisons tout cela, si notre dessein étoit de la désigner comme une science substantielle et fondamentale, il seroit plus conforme à la nature de la chose même, et aux règles d’une distribution bien nette, de la constituer comme une partie de la métaphysique ; car la quantité, qui est le sujet propre des mathématiques, appliquée à la matière, étant comme la dose de la nature, et servant à rendre raison d’une infinité d’effets dans les choses naturelles. Ainsi c’est parmi les formes essentielles qu’il faut la ranger. Car la puissance de la figure et des nombres a paru si grande aux anciens que Démocrite a donné le premier rang aux figures des atomes parmi les principes de la variété des choses ; et que Pythagore n’a pas craint d’avancer que les nombres étoient les principes constitutifs de la nature[1].

  1. Les nombres sont en effet principes constitutifs des choses, non à titre d’êtres réels, mais comme simples conditions ; car la figure est certainement une condition importante dans tous les