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de la sagesse

cette harmonie que nous admirons dans l’univers. Le dernier attribut de Cupidon, je veux dire, son arc et ses flèches, signifient que cette force qu’il représente est de nature à pouvoir agir à distance ; car ce qui agit à distance semble lancer des flèches. Or, tout philosophe qui suppose les atomes et le vuide, est, par cela seul, forcé de supposer que la force de l’atome peut agir à distance : sans une action de cette espèce (vu le vuide interposé), aucun mouvement ne pourroit être excité ni communiqué ; tout s’engourdiroit et demeureroit immobile. Quant au plus jeune des deux Cupidons, les poëtes le regardent avec raison comme le plus jeune des dieux ; car, avant la formation des espèces, il devoit encore être sans énergie et sans vigueur. Dans la description que les poëtes en font, l’allégorie se rapporte en partie aux mœurs, et s’y applique aisément. Cependant la dernière a plus d’un rapport avec la première ; car Vénus produit un appétit (un desir va-