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de la sagesse

l’Amour ne peut convenir à un seul personnage (à une seule et même divinité) ; cependant leurs fictions sur ce sujet ne diffèrent pas tellement les unes des autres, qu’on ne puisse, pour éviter tout à la fois la confusion et la duplicité de personnages, rejeter ce qu’elles ont de différent et prendre ce qu’elles ont de commun, pour l’attribuer à un seul. Certains poëtes, dis-je, prétendent que l’Amour est le plus ancien de tous les dieux, et par conséquent de tous les êtres, à l’exception du chaos, qui, selon eux, n’est pas moins ancien que lui. Or, les philosophes ou les poëtes de la plus haute antiquité ne qualifient jamais le chaos de divinité ; la plupart d’entre eux, en parlant de cet Amour si ancien, supposent qu’il n’eut point de père ; quelques-uns

    plications ne sont pas d’accord entre elles, j’ai été obligé de renoncer à cette idée, et de donner les deux fables telles qu’elles sont ; il n’en résultera d’autre inconvénient que la répétition inévitable de quelques phrases.