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luptueux et dans les guerriers ; les premiers, dans leur vieillesse, aimant les discours obscènes ; et les derniers, au même âge, se plaisant à raconter leurs prouesses. En quoi, les uns et les autres ressemblent aux cigales dont toute la force est dans leur voix.


XIV. L’amant de Junon, ou la bassesse d’ame.


Les poëtes ont feint que Jupiter, pour jouir plus paisiblement de ses amours, prit une infinité de formes différentes ; comme celles de taureau, d’aigle, de cygne, de pluie d’or ; mais que, pour solliciter Junon, il prit une forme très ignoble et très ridicule ; savoir, celle d’un coucou[1], mouillé par une pluie d’orage, tout tremblant et tout morfondu.

  1. Presque toutes les fables supposent que Jupiter étoit l’époux de Junon ; et celle-ci dit qu’il prit la forme d’un coucou pour lui plaire : ces deux faits, à la première vue, semblent contradictoires ; cependant il n’est pas tout-à-fait impossible de les concilier.