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de la sagesse

n’en reste plus que quelques fragmens, dispersés comme les débris d’un naufrage, et où se trouvent quelques planches, sur lesquelles se sauvent un petit nombre de vérités précieuses, et alors règne l’ignorance avec la barbarie ; l’Hélicon dérobant ses eaux à la lumière, et coulant sous terre ; cependant, en conséquence de la vicissitude naturelle des choses humaines au bout d’un certain temps, ces eaux se font jour encore à la surface et y coulent de nouveau, mais dans d’autres lieux, et pour d’autres nations.


X. Le ciel, ou les origines.


Le ciel, au rapport des poëtes, étoit le plus ancien des dieux : Saturne, son fils lui coupa les parties génitales avec une faux. Ce fils eut ensuite un grand nombre d’enfans mais il les dévoroit aussi-tôt après leur naissance. Enfin Jupiter fut le premier qui put échapper à sa voracité. Dès qu’il fut devenu grand, il précipita Saturne dans le Tartare, et