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DE LA SAGESSE

tant, comme la trace du vaisseau qui sillonne les ondes, étoit consacré par les anciens aux ombres et aux dieux infernaux.


V. Le Styx, ou les promesses, les conventions et les traités.


Dans un grand nombre de fables ou de fictions poétiques, il est fait mention de ce serment unique, par lequel les dieux se lioient, lorsqu’ils vouloient faire une promesse irrévocable. En faisant ce serment, ils n’attestoient aucune puissance céleste et ne juroient par aucun des attributs divins, mais seulement par le Styx fleuve des enfers qui, faisant plusieurs révolutions autour du noir empire de Pluton, l’environnoit comme une ceinture à plusieurs doubles. Cette formule de serment étoit toujours employée seule, et on ne la joignoit jamais à aucune autre, pour lui donner plus de force et la rendre inviolable ; car la peine décernée contre ceux qui la violoient, étant celle que les dieux redou-