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point l’inventeur de cette doctrine des tempéramens, mais qu’il la devoit à un génie encore plus élevé ; que Thalès, Pythagore, Démocrite, ou quelque autre, l’avoit apportée en Grèce, l’ayant reçue des Égyptiens, qui la tenoient des Chaldéens’, des Indiens, des Chinois, ou de ce peuple encore plus ancien, dont l’infortuné maire de Paris a démontré l’existence. Ces observations sur la doctrine des tempéraments peuvent être appliquées au système trop général, ou mal exposé, qu’examine ici notre auteur, et qui en est la base. Le chaud et le froid étant deux modes très-fréquens et très communs, sur-tout dans les animaux, on peut y rapporter une infinité d’autres modes qui en sont les causes, les effets, les concomitances ou les signes, comme nous l’avons fait dans la table des époques de la balance naturelle.

(o) Ce grand nombre d’effets du chaud et du froid, ils ne les produisent qu’à titre de causes efficientes, ou instrumentales, et non en qualité de causes ultimes et proprement dites. Si l’on appliquoit quelques-unes de ces objections aux mouvemens expansif et contractif, dont le chaud et le froid ne sont que les sensations et les effets, ainsi qu’aux deux forces qui en sont les véritables et les premières causes, elles tomberoient d’elles-mêmes. La véritable erreur de Parménide et de Télèse est d’avoir pris la cause et l’effet