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dans les romans, etc. aux chef-d’œuvres de la peinture et de la sculpture, enfin aux classes méthodiques des naturalistes, des médecins, etc. limites destinées à servir de termes fixes, pout faciliter et rendre plus précises les comparaisons des êtres réels avec d’autres êtres, et avec eux-mêmes, soit parce que les caractères distinctifs des êtres divers sont plus faciles à saisir dans les maximum de leurs classes respectives, soit parce que la diversité même et les variations continuelles de ces êtres réels les rendent peu propres pour servir de termes communs et constans de comparaison ; l’essence d’un pareil terme étant d’être fixe et immuable : car tout est relatif ; la plupart de nos jugemens ne sont que des comparaisons, expresses ou tacites ; et ces comparaisons ne peuvent avoir de justesse et de précision, qu’autant qu’on a déterminé d’avance, dans chaque classe d’êtres, une sorte de modèle, de mesure commune, d’étalon ou d’unité, fixe et connue, à laquelle on puisse rapporter les divers individus de cette classe, soit quant à l’espèce, soit quant au degré. Telles sont les considérations qui nous ont fait soupçonner que le grand Hippocrate (qui, dans son traité de Dietà, s’exprime à peu près ainsi : D’autres ont inventé les différentes parties de cette science que je vais exposer ; moi seul, j’ai su voir le lien qui les unit et former le tout) n’étoit