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nature s’est répétée, en formant un si grand nombre de soleils, il est probable qu’elle s’est répétée aussi, en formant un grand nombre de planètes et de comètes, dans les autres systêmes solaires, comme dans le nôtre. Si les causes qui agissent dans les autres systêmes étoient très différentes de celles qui agissent dans le nôtre, elles l’auroient bientôt changé, tous les systêmes se touchant médiatement ou immédiatement ; et puisqu’elles ne le changent pas, elles sont donc semblables à celles qui agissent dans le nôtre, et elles y doivent produire des effets semblables. De plus, la nature mêle tout ; il y a, dans l’eau et dans l’air, beaucoup de terre, qui y flotte en particules très déliées ; beaucoup d’air dans l’eau et dans la terre ; beaucoup d’eau dans la terre et dans l’atmosphère ; enfin, beaucoup de matière ignée dans l’eau, dans la terre et dans l’air, et réciproquement ; en un mot, on peut dire qu’il y a de tout dans tout, en observant toutefois que la nature ne mêle jamais, ou presque jamais, en proportions parfaitement égales, les élémens dans les composés ; et il s’y trouve toujours, ou presque toujours, quelque chose de prédominant qui influe sur tout le reste et qui caractérise le tout (prédominances dont la fréquente considération est le vrai moyen d’abréger les recherches et de simplifier la science). Ainsi, de même que notre globe