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(f) Si le corps en question est fort dense, les forces de la chaleur y étant plus réunies, leur effet doit être augmenté d’autant. La main, par exemple, qui touche un corps chaud, est d’autant plus échauffée dans un temps donné qu’il présente au contact plus de parties chaudes. Or, de deux corps échauffés au même degré et uniformément dans toutes leurs parties, mais de densités inégales, le plus dense est celui qui contient le plus de particules matérielles sous un volume donné, qui présente le plus de parties au contact de la main, et par conséquent le plus de parties chaudes, lorsqu’il est chaud ou échauffé. Il doit donc, toutes choses égales, l’échauffer plus promptement que ne le feroit un corps rare. Ce n’est pas tout, les physiciens prétendent avec raison que la force totale d’une certaine quantité de rayons solaires, rapprochés et concentrés par le moyen d’une lentille, ou d’un miroir concave, est beaucoup plus grande que la somme de leurs forces partielles ne le seroit, si ces rayons étoient plus éloignés les uns des autres ; ces rayons s’excitant, pour ainsi dire mutuellement, agissant les uns sur les autres et augmentant réciproquement leurs forces partielles : conjecture qui nous paroît d’autant plus fondée, que l’action d’un corps chaud étant expansive, et se portant du centre à la circonférence, chaque rayon doit agir sur ceux qui