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tre ces soleils allumés, ne pourra plus subsister entre eux, après cette extinction ; leur action, absolue et réciproque, ne pouvant être précisément la même, dans deux états si opposés. Un de ces astres éteints, qui aura plus de masse que ses voisins, en attirera successivement plusieurs, qui, en vertu de l’attraction réciproque, tomberont sur lui par un mouvement accéléré, et dont l’accélération ira même toujours en croissant. Ce soleil, dont la masse ira ainsi toujours en augmentant, sera, en partie, composé de matières combustibles, qui, ne s’étant pas trouvées en contact avec la partie encore enflammée, ne l’auront pas empêché de s’éteindre : tôt ou tard, par les terribles chocs que lui donneront quelques soleils éteints, en tombant sur lui, ils le rallumeront en totalité, ou en partie : à la première explosion qui aura lieu dans cet énorme soleil, ses éclats, ou, si l’on veut, ses étincelles, dont quelques-unes peut-être seront aussi grosses que notre soleil, seront lancées à des distances plus ou moins grandes : les plus grosses formeront de nouveaux soleils ; les plus petites, des planètes, ou des comètes ; de plus petites encore, des satellites, des lunes, etc. qui s’éteindront par degrés, se couvriront d’eau et d’air, se sécheront insensiblement, produiront des végétaux, des animaux ou des êtres dont nous n’avons point d’idée ; puis retomberont dans leurs