Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/384

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SUPPLÉMENT.

(a) En un mot, qu’il (l’univers) est sujet à une succession alternative d’inflammations et de générations. Si la cause de la force projectile des planètes et des comètes n’est pas placée hors du système solaire, quelque rare que puisse être le fluide où nagent les unes et les autres, il oppose à leur mouvement une certaine résistance ; et quelque petite qu’on puisse, ou veuille la supposer, à la longue, elle détruira cette force projectile ; les ellipses qu’elles décrivent s’applatiront de plus en plus ; et à la fin, les planètes et les comètes tomberont successivement dans le soleil : à mesure qu’elles y tomberont, elles augmenteront la masse de cet astre ; ce qui, en faisant prédominer de plus en plus la force centripète des planètes et des comètes restantes, sur leur force projectile, avancera de plus en plus leur chûte dans l’astre central. Quand toutes y seront tombées, le soleil restera encore, pendant un certain temps, dans l’état d’ignition ; puis il s’éteindra, comme tout autre feu, faute d’aliment. Ce que nous disons de notre soleil, il faut le dire des autres. Lorsqu’un certain nombre de soleils se seront ainsi éteints, l’équilibre, qui s’étoit conservé si long-temps en-