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quelle plus grande erreur que celle de qualifier de passive cette force imprimée à la matière, et en vertu de laquelle elle se préserve tellement elle-même de toute destruction, que le choc simultanée de toute la matière de l’univers (moins une seule molécule) réunie en une seule masse et de tous les agens les plus puissans, également réunis, seroit insuffisant pour anéantir cette particule, quelque petite qu’on puisse l’imaginer, et pour empêcher qu’elle n’occupe un certain espace, qu’elle n’ait certaines dimensions, qu’elle ne résiste invinciblement à toute pénétration et ne demeure éternellement impénétrable ; et que réciproquement elle n’exerce elle-même quelque action, et ne produise quelque effet. Comment, dis-je, peut on refuser la qualification d’active à une telle force, la plus irrésistible que nous connoissions, et tellement insurmontable, qu’on est tenté de la regarder comme une sorte de destin, de fata-