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ment entrelacées les unes avec les autres, qu’on peut, à l’aide d’une seule réfutation, les ruiner toutes à la fois, et, pour ainsi dire, les faucher toutes d’un seul coup[1]. Voyons actuellement quelles sont, dans la nature, les vertus (les forces, les qualités actives) et les actions qu’on ne peut ramener au chaud ni au froid par aucune analogie réelle, ou corrélation véritable, même en abusant de ses facultés intellectuelles. Posons d’abord pour principe cette donnée même de Télèse : que la quantité totale de la matière de l’univers est éternellement la même, et n’est susceptible ni d’augmentation ni de diminution[2]. Or, cette

  1. En démontrant, par exemple, que la proposition en question est appuyée sur un principe faux, on renverse, d’un seul coup, et toutes les autres conséquences qu’on voudroit tirer de ce même principe, et toutes celles qu’on voudroit déduire de cette même proposition.
  2. Cette proposition est très probable ; mais elle n’est pas prouvée, elle n’est même pas susceptible de l’être ; c’est une supposition très gra-