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suit que si l’ombre même de la terre ne s’étend pas jusqu’au soleil (ne se porte pas à une distance égale à celle où le soleil est de cette planète), beaucoup moins encore le froid qui transpire de notre globe, parviendra-t-il jusqu’à cet astre. En conséquence, si cette supposition est fondée, s’il est vrai dis-je, que le soleil et le chaud agissant sur certains corps intermédiaire, l’action du principe contraire ne puisse se porter aussi loin, leur faire obstacle, et affoiblir la leur, il est de toute nécessité que le soleil et le chaud gagnant de proche en proche, et s’étendant par degrés jusqu’à la terre et à la région adjacente, envahissent d’abord l’espace qui les avoisine, puis les régions plus éloignées, enfin le tout ; d’où résulteroit ce vaste incendie, ou cette conflagration de l’univers, qui, selon Héraclite, doit avoir lieu un jour[1]. De plus,

  1. Nous avons fait voir, dans le pénultième supplément du Novum Organum, que cette conflagration seroit aussi une conséquence nécessaire