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ses. Or, pour lever cette difficulté, il ne suffit pas d’observer que la terre et les corps congénères (analogues, de même nature) sont composés d’une matière très dense et très compacte ; qu’au contraire le ciel et les corps célestes le sont d’une substance extrêmement rare et ténue ; car, quoiqu’il y ait, sans contredit, une très grande différence, à cet égard, entre les corps de la première espèce et ceux de la dernière, cependant elle ne seroit pas encore assez grande pour rendre ces deux armées égales, ni même pour mettre entre elles une sorte de proportion. L’hypothèse de ce philosophe ne peut se soutenir qu’autant qu’il attribue à ses deux principes ou agens du premier ordre, sinon des volumes égaux, du moins des quantités égales de matières : autrement l’ordre de l’univers ne pourroit être durable, ni le système général, avoir quelque consistance. Car tout philosophe qui, étant déja d’accord avec Télèse sur tous les autres points, attribuera comme lui une quantité de matière