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du froid auquel il semble même ne pas penser ; nous y penserons pour lui, et nous dirons ce qu’il auroit pu dire sur ce sujet, nous qui examinons tout avec toute la bonne foi dont nous sommes capables, et avec une sorte de prévention favorable pour les inventions d’autrui. L’immobilité et la situation fixe de la masse, qui est le siège principal du froid, répond parfaitement à la mobilité et à la versatilité de la substance, qui est le siège et le sujet de la chaleur ; c’est, en quelque manière, l’enclume immobile sous le marteau ; car, si les deux principes (contraires) eussent été également variables et faciles à altérer, ils n’auroient produit et engendré que des êtres passagers et éphémères. De plus, la densité et la solidité de la matière du globe terrestre et des corps adjacens, compense, jusqu’à un certain point, l’étendue immense de la région du feu (c’est-à-dire de la région céleste). En effet, ce qu’il faut envisager ici c’est beaucoup moins la grandeur des espaces que la