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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

les espèces d’actions qui lui sont propres. De même le ciel est lumineux dans toutes ses parties ; mais il ne l’est pas dans toutes également. En effet parmi les étoiles observées et nombrées, il en est qui ne sont visibles que par un temps très serein : et la voie lactée n’est qu’un assemblage de très petites étoiles qui ne produisent qu’une blancheur, et non une lumière proprement dite, et suffisante pour les laisser voir toutes distinctement. Il n’est pas douteux qu’il n’y ait une infinité d’étoiles invisibles pour nous ; et en conséquence que le corps même du ciel ne soit lumineux dans toute son étendue ; mais cette lumière n’est ni assez vive, ni assez forte, ni assez concentrée, pour pouvoir franchir ces espaces immenses et parvenir jusqu’à nos yeux. On conçoit aussi que le ciel, pris en totalité, est composé d’une substance rare et ténue, qu’aucune condensation ou contraction violente n’a rendu telle de ses parties plus dense et plus compacte que les autres ; quoique sa matière soit plus rare