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OU EXPLIC. DES FABLES.

doit qualifier de principes les subtances où réside une force générale et vivifiante, comme c’est principalement dans l’air qu’on observe une telle force, c’est à ce fluide, plus qu’à tout autre, qu’on doit attribuer la fonction de principe ; conséquence qui paroît d’autant plus conforme à l’opinion commune, que, dans l’usage on emploie indistinctement, et l’on prend souvent l’un pour l’autre, ces trois mots : air, esprit et ame. Et ce n’est pas tout-à-fait sans fondement qu’on les confond ainsi ; car, si la respiration n’a pas lieu dans les rudimens (ou ébauches) de vivification, tels que les embryons et les œufs, du moins elle est inséparablement unie à toute vivification un peu avancée ; les poissons mêmes, lorsque la surface de l’eau vient à se glacer, sont bientôt suffoqués. Le feu s’éteint promptement, lorsqu’il n’est pas environné d’un air qui puisse l’animer ; il semble n’être qu’une sorte d’air frotté et embrasé par une violente irritation : au contraire, l’eau semble n’être qu’un