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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

ou foibles, pénétrantes ou non pénétrantes, mais même les différences propres et spécifiques de la rose, de la violette, etc. ; les transmet, dis-je, sans les confondre. De plus, l’air se prête, en quelque manière, indistinctement et avec une sorte d’indifférence, à la transmission de ces qualités si puissantes et si connues sous les noms de chaud et de froid, d’humidité et de sécheresse. C’est aussi dans ce fluide que les vapeurs aqueuses, les exhalaisons onctueuses, les esprits salins, et les fumées des métaux, demeurent suspendus et se meuvent suivant une infinité de directions différentes. C’est encore par l’intermède de l’air que les émanations de la région céleste, les corrélations harmoniques et les oppositions (les forces attractives et répulsives) agissent secrètement et sans y trouver d’obstacle. En sorte que l’air est comme un second chaos, où les semences (les principes) de toutes choses se portent en tous sens, et agissent ou font effort pour agir. Enfin si l’on