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OU EXPLIC. DES FABLES.

compris entre le globe terrestre et les limites les plus reculées du ciel, dans laquelle on ne voit ni astres, ni météores, paroît être remplie d’une substance aérienne[1]. Or, le globe terrestre n’est qu’un point en comparaison de cet espace immense ; et cette partie même des espaces célestes qui est occupée par les étoiles, est extrêmernement petite, par rapport au tout : car, dans la partie de cet es-

  1. Voilà encore une supposition très gratuite. Si tout cet espace étoit rempli d’air, ce fluide opposeroit une très grande résistance au mouvement des planètes ; leur force projectile diminueroit très promptement ; les ellipses qu’elles décrivent, s’alongeroient sensiblement et en très peu de temps, etc. Or, aucun de ces changemens n’ayant eu lieu depuis un grand nombre de siècles, s’il est vrai que les espaces célestes soient remplis d’un fluide, il est donc infiniment plus rare que l’air atmosphérique comme Newton l’a avancé d’après un raisonnement semblable à celui-ci ; il l’est même beaucoup plus que ce grand homme ne le pensoit ; car s’il n’étoit que six cent mille fois ou même un million de fois plus rare que l’air atmosphérique, les étoiles ne seroient pas visibles pour nous.