Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
235
OU EXPLIC. DES FABLES.

ches, etc. tous attributs que nous allons expliquer en détail. Mais nous devons commencer par observer que cette ma-


    siècles. On trouve moins d’esprit parmi les cultivateurs que parmi les habitans des villes, mais plus de bon-sens, comme l’a tant répété J. J. Les gens de la campagne sont moins savans que les habitans des villes, mais ils savent mieux faire usage de leur science, parce qu’ils n’étudient pas pour briller, mais pour vivre, et n’ont d’autre livre que la nature, ni d’autre lunette que leuts yeux. De plus, s’il est possible à l’homme de découvrir les loix générales de la nature, ce ne peut être qu’en observant, analysant, comparant et combinant les phénomènes que tout homme peut observer en tous temps et en tous lieux. Or, les philosophes des premiers temps, qui vivoient presque toujours en plein air, et dont la mémoire n’étoit chargée que de faits de cette espèce, en faisoient naturellement presque l’unique sujet de leurs méditations ; et ce systême qu’ils vouloient découvrir, ils l’ont découvert, du moins en partie, parce qu’ils le cherchoient où il falloit le chercher : au lieu qu’un physicien qui dédaigne les expériences ou les observations très communes, et ne veut que briller, cherche en vain le systême du monde dans les faits rares et étonnans qui servent à sa toilette scientifique.