Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
DES PRINC. ET DES ORIGIN.

grand volume), et s’éloigner un peu de celui qui se trouve renfermé dans cette fable ; et non-seulement le sentiment de Démocrite diffère de celui qui est allégoriquement figuré par cette fiction, mais ce philosophe diffère aussi de lui-même, et ses autres suppositions sont presque en contradiction avec les premières. En effet, il auroit dû attribuer aux atomes un mouvement différent de ceux des


    substance désigne l’élément ou les élémens de l’univers ; et dans la seconde, les composés ou les mixtes ; n’est-il pas clair que, pour savoir s’il y a une ou plusieurs substances dans l’univers, il faudroit d’abord savoir ce que c’est qu’une substance, et qu’il faudroit de plus connoître l’univers entier, afin d’être assuré qu’il n’y a point, dans les parties de l’univers très éloignées de nous, des substances très différentes de celles qui existent dans la partie la plus voisine ? Or nous ne sommes pas en état de donner une bonne définition du mot substance ; cette définition est même impossible, et nous connoissons infiniment peu cette partie infiniment petite de l’univers où nous bavardons : nous ne sommes donc pas en état de résoudre cette question : Combien y a-t-il de substances dans l’uni-