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OU EXPLIC. DES FABLES.

fable dit de l’œuf couvé par la nuit aux démonstrations par le moyen desquelles on peut mettre au jour Cupidon (faire éclorre l’œuf de la nuit), ou la force primordiale de la matière, cette application aura beaucoup de justesse ; car les conclusions qu’on tire par le moyen des propositions affirmatives, peuvent être regardées comme les enfans de la lumière ; au lieu que celles qu’on déduit par le moyen des négatives[1], semblent


    à ce jeu (comme le fait ici notre auteur), en reprochant à d’autres philosophes de faire précisément ce qu’on fait soi-même. La force, l’essence, la loi sommaire, la forme, l’énergie, l’appétit, le stimulus, la passion catholique, l’affection, etc. que nous apprennent tous ces mots ? Ils nous apprennent que nous n’avons rien appris sur ce sujet, et que nous voulons absolument parler de ce que nous ignorons ; c’est parce que nous manquons d’idées que nous ne manquons pas de mots, et que ces mots nous servent à remplir tous les vuides de notre science.

  1. En excluant successivement toutes les espèces de qualités, de tendances, de mouvemens, etc.