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DE LA SAGESSE

s’exhaler, mais il y fixe son séjour comme dans le domaine qui lui est propre. Voilà quel est le sens de cette partie de la fable, où il est dit que Proserpine avoit avalé quelques pépins de grenade : autrement Cérès, en parcourant toute la terre, son flambeau à la main, auroit pu dès long-temps la recouvrer et l’emmener avec elle. Car l’esprit qui réside dans les métaux et autres substances minérales, peut y être fixé et retenu principalement par la solidité de la masse ! au lieu que ceux qui sont renfermés dans les plantes et les animaux sont logés dans des corps très poreux, où ils trouvent une infinité d’issues par lesquelles ils s’échapperoient bientôt, s’ils n’y étoient, pour ainsi dire, volontairement fixés par cet aliment qu’ils y trouvent. Le second accord, ou traité en vertu duquel Proserpine doit demeurer six mois avec son époux, et six autres mois avec sa mère, n’est qu’un ingénieux emblême de la distribution de l’année ; cet esprit qui est répandu dans la masse du globe terrestre, restant, durant les six