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PRÉFACE

nécessité absolue pour remplir ce second objet dont nous venons de parler, je veux

    que si elle étoit présentée sous la forme d’une maxime (qui n’est qu’une espèce d’algèbre) et devient ainsi plus active.

    6.o Cette vérité, ainsi analysée et personnifiée, se grave plus aisément et plus profondément dans la mémoire, qui alors a plusieurs prises au lieu d’une seule.

    7.o Cette même vérité se présente alors sous deux faces différentes, et elle procure ainsi le plaisir de la variété.

    8.o L’esprit, en envisageant une même vérité, tantôt dans une maxime, tantôt dans une fiction, la saisit mieux que s’il ne la voyoit que de l’une de ces deux manières, chacune de ces deux formes l’empêchant de se rassasier de l’autre ; ce qui lui procure non-seulement le plaisir, mais de plus l’utilité de la variété, c’est-à-dire un plaisir actuel et l’annonce, ou la semence d’un autre ; car le plaisir est une utilité actuelle, et l’utilité n’est qu’un plaisir prévu.

    9.o Les fables fournissent aux écrivains et en général à toute personne qui veut discourir agréablement, une infinité d’allusions qui embellissent la diction, animent le discours, et réveillent,