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PRÉFACE

ment qu’il affecte dans cette question ; mais, pour peu qu’il provoque et mérite une replique, nous lui livrerons un nouvel assaut, en lui opposant une considération encore plus importante et plus frappante : les paraboles, lui dirons-nous, ont été, dans tous les temps, employées à deux usages de nature très différente, et ont même eu souvent deux destinations opposées ; car ces allégories dont on revêt certaines vérités, peuvent servir et servent en effet, tantôt à les voiler, tantôt à les éclaircir[1]. Mais,

  1. Les fables peuvent avoir une infinité d’usages mais, pour abréger, nous n’en montrerons que treize.

    1.o Elles offrent des narrations amusantes aux enfans, aux femmes, et aux hommes qui leur ressemblent.

    2.o On aime à voir les actions et les passions humaines dans des êtres d’une autre espèce et d’une nature supérieure ou inférieure c’est-à-dire, à découvrir des analogies entre des êtres qu’on croyoit totalement différens.

    3.o Ce sont des espèces d’énigmes faciles à débrouiller, et dont on a le plaisir de deviner le