Quant à ce don que les hommes reçurent pour prix de leur accusation, je veux dire celui d’une perpétuelle jeunesse, il est d’une nature qui nous porteroit à penser que les anciens ne désespéroient pas de la découverte des moyens et des procédés nécessaires pour retarder la vieillesse et prolonger la vie humaine, mais la regardoient plutôt comme un de ces secrets précieux que les hommes avoient possédés autrefois, et laissé échapper de leurs mains, par leur paresse, leur incurie et leur négligence, que comme un avantage qui ne leur eût jamais été accordé, et qui leur eût même été refusé pour toujours : car ils nous font entendre assez clairement, dans cette fiction, en y indiquant le véritable usage du feu, et en relevant, avec autant de force que de justesse, les erreurs de l’art, que si les hommes ne sont pas possesseurs de ce secret, ce n’est pas que les dieux l’aient mis hors de leur portée, mais parce qu’ils s’en sont eux-mêmes privés, en mettant ce don si pré-
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DES ANCIENS.