Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
DE LA SAGESSE

regardé comme le plus puissant de tous les secours et le plus efficace de tous les moyens. C’est de là que l’industrie humaine et les arts méchaniques tirent leurs principales ressources ; c’est un agent dont l’homme varie à l’infini l’emploi et l’usage. La manière dont Prométhée s’y prit pour faire ce larcin, s’applique, avec beaucoup de justesse, à notre explication, et est tirée de la nature même de la chose ; il est dit qu’il se servit pour cela d’une férule qu’il fit toucher au char du soleil : or, la férule sert à frapper, à donner des coups[1], ce qui se rapporte au vrai mode de génération du feu, qui est ordinairement excité par de vives percussions et des chocs violens, qui,

  1. Ce feu que Prométhée déroba dans les cieux et apporta aux hommes, n’est autre chose que la science ; cela posé si les pédagogues de l’antiquité employoient, comme les nôtres, la férule, pour exciter l’attention de leurs disciples, alors on comprendroit aisément ce que le poëte veut dire, lors qu’il prétend que Prométhée se servit d’une férule