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DES ANCIENS.

Ainsi ce n’est pas sans raison que les anciens l’ont qualifié de petit monde, de microcosme, le regardant comme un abrégé du monde entier. Or, quoique les chymistes, qui ont abusé de ce mot de microcosme, et qui en ont détourné la signification, en le prenant à la lettre, en aient détruit toute l’élégance et toute la vraie force, lorsqu’ils ont avancé que tous les minéraux et tous les végétaux, ou des substances très analogues, se trouvent dans le corps humain[1], cette ridicule exagération ne détruit, en

  1. Cette assertion est moins vraie que ne le pensoient ces chymistes, et plus vraie que ne le pensoit notre auteur. Tous les élémens de la matière ainsi que les qualités et les forces primordiales, qui leur sont inhérentes, sont dans un mouvement perpétuel, elles se croisent sans cesse et se mêlent selon toutes les directions et les proportions possibles elles entrent dans les composés, en sortent et y rentrent continuellement, surtout dans les corps organisés qui reçoivent par toutes leurs portes, des débris d’animaux, de végétaux et de minéraux : donc il y a de tout