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sentiment trop vif de sa propre gloire ; ce qui aiguise, en quelque manière, les traits de l’envie ; sans compter que, dans cet état d’expansion de la personne enviée, ses esprits se portant davantage au dehors, ils vont, pour ainsi dire, au-devant du coup que l’envieux leur destine.

Mais, quoique ces observations si subtiles méritent qu’on leur donne quelque place dans le traité auquel elles appartiennent naturellement, nous les abandonnerons pour le moment, et nous tâcherons de résoudre, d’une manière satisfaisante, les trois questions suivantes : 1°. Quelles sont les personnes les plus disposées à envier les autres ? 2°. Quels sont les individus les plus exposés à l’envie des autres ? 3°. Quelle différence doit-on mettre entre l’envie publique et l’envie particulière ?

Un homme sans mérite envie toujours celui des autres : car l’âme humaine se nourrit, ou de son propre bien, ou du mal d’autrui ; et lorsque le premier de