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glantes persécutions, hors les cas d’un scandale manifeste, de blasphèmes horribles, ou de conspiration contre l’état, combinées avec des hérésies. Beaucoup moins encore doit-on, dans les mêmes vues et sous le même prétexte, fomenter des séditions, autoriser des conjurations, susciter des révoltes, mettre l’épée dans les mains du peuple, ou employer tout autre moyen de cette nature, et tendant à la subversion de toute espèce d’ordre et de gouvernement. Car tout gouvernement légitime[1] a été éta-

  1. Le traducteur latin a cru devoir ajouter ce mot, légitime, et j’ai suivi son exemple : autrement le pouvoir de ces usurpateurs d’autrefois qui n’ont d’abord remporté de grandes victoires sur les ennemis de leur patrie, que pour gagner ensuite une grande bataille sur leurs concitoyens, auroit été établi par Dieu même ; et Dieu, comme le disoit M. de Turenne, seroit toujours du côté des gros escadrons. Car les prêtres sont toujours prêts à sacrer celui qui s’est rendu le plus fort ; et un tyran n’a besoin que de payer chèrement leur huile, pour devenir, à l’heure où il lui plait, l’oint du Sei-