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tus déjà nées ; mais rarement ils savent les semer et les faire germer. Le malheur est qu’aujourd’hui les moyens les plus efficaces sont appliqués à des fins peu dignes de l’homme.

XXXVIII. De la fortune.

Il est, comme on n’en peut douter, beaucoup de causes purement accidentelles, qui peuvent mener les hommes plus rapidement à la fortune : telles sont, la faveur des grands, d’heureux hazards, la mort des autres ou les successions ; enfin, des occasions favorables aux talens ou aux vertus qui nous sont propres. Mais le plus souvent la fortune de chaque individu est dans ses mains, comme l’a dit un poëte : chacun est l’artisan de sa propre fortune. Mais pour désigner plus précisément la principale et la plus puissante des causes dont nous avons fait l’énumération, disons hardiment que c’est la sottise de l’un qui fait la fortune de l’autre : et l’expérience prouve en effet que le moyen