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très grand nombre, sur-tout si l’on y joint celles des astrologues, et les songes prophétiques. J’ai cru devoir n’en tenir ici aux plus connus et aux plus accrédités qui pourront du moins servir d’exemples en ce genre. Mon sentiment est, que ces prétendues prophéties doivent être toutes également méprisées, et peuvent, tout au plus, tenir lieu de ces contes dont on berce les bonnes gens auprès du feu, durant les longues nuits de l’hiver. Mais, lorsque je dis, méprisées, je veux dire seulement qu’elles ne méritent pas qu’on y ajoute foi : car d’ailleurs, le soin que certaines gens prennent de les publier, de les répandre et de les accréditer, mérite d’autant plus l’attention d’un gouvernement, qu’elles ont quelquefois causé de grands malheurs. Je vois même en plusieurs lieux des loix expresses et très sévères, établies pour les supprimer ; mais actuellement on peut me demander comment des prédictions si hazardées ont pu s’accréditer ainsi ; et c’est ce qu’on peut attribuer à trois cause. 1°. Lors-