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peut croire que ce n’étoit qu’une plaisanterie ; il rêva qu’un dragon d’une longueur prodigieuse le dévoroit, et il fut très effrayé par l’explication qu’un chaircuitier lui donna de ce songe.

Les prédictions de cette espèce sont en

    mêmes situations respectives du soleil et de la lune, les doux causes principales et concourantes de ces phénomènes. Il pouvoit avoir déjà quelque connoissance d’une période découverte depuis. Car on sait aujourd’hui (d’après les observations du Père Cotte et de Toaldo), qu’à la révolution des nœuds de l’orbite lunaire, révolution qui ramène, après dix-neuf ans, les éclipses aux mêmes jours, et à peu près aux mêmes heures, répond une période assez semblable dans les météores ; retours beaucoup plus exacts après six périodes semblables, dont la somme forme 114 ans. Or, dans le dix-neuvième siècle, l’année répondant à 1688, est 1802, ou peut-être 1803 (car ces quantités ne sont pas précises). Ainsi, pour peu que cette grande période soit aussi réelle que la petite (dont j’ai la preuve sous les yeux), dans l’une ou l’autre de ces deux années, 1802 et 1803, les puissances maritimes qui tiendront en mer, vers le temps des équinoxes, de nombreuses flottes ou escadres, courront risque de les perdre.