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richesses, comme l’éprouva le premier qui fit du sucre aux Canaries. Ainsi, lorsqu’un homme a une bonne logique, je veux dire, lorsqu’il est tout à la fois très inventif et très judicieux, il a en main un moyen pour s’enrichir promptement, sur-tout si les circonstances lui sont favorables. Mais celui qui ne veut que des profits assurés, parvient rarement à une grande fortune ; et celui qui aime trop à risquer, finit ordinairement par une faillite. Ainsi, il faut combiner ensemble les entreprises périlleuses avec celles dont les profits sont plus assurés, afin les dernières mettent en état de supporter les pertes auxquelles exposent les premières. On s’enrichit encore promptement par les monopoles et les accaparemens ; ou seulement en achetant en gros, pour revendre aux marchands en détail, quand les loix ne mettent pas trop d’entraves aux commerces de ce genre ; sur-tout lorsqu’on spécule avec assez de justesse pour prévoir dans quels temps et dans quels lieux la demande de la mar-