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rapide accroissement. J’ai connu un lord qui avoit fait une fortune immense par cette voie ; il étoit riche en troupeaux de gros et de menu bétail, en bois, en mines de charbon, de plomb et de fer, en bled et autres choses de cette nature : en sorte que la terre étoit pour lui comme un second océan qui lui procuroit une infinité de biens par une continuelle importation. Quelqu’un observoit judicieusement à ce sujet, que dans les commencemens il en avoit coûté à ce seigneur beaucoup de soins et de travaux pour acquérir un bien médiocre ; mais qu’ensuite il étoit parvenu avec beaucoup moins de peine à la plus grande opulence[1]. Car, lorsqu’un homme a de grands fonds, il a un avantage immense et continuel sur tous les autres ; il peut profiter

  1. Ce sont les premiers mille écus qui sont les plus difficiles à gagner, le reste va de suite, me répétait sang cesse, en 1771 et 1772, Grand Clos-Meslé, célèbre armateur de Saint-Malo, qui étoit alors mon patron ; leçon perdue l