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Ayez soin de n’augmenter la colonie que par degrés, et de ne pas la surcharger d’hommes, en les y envoyant par grosses troupes ; mais transportez-y des hommes à mesure que la population diminue, et des provisions au prorata.

    opprimées par un parlement mercantile, qu’une généreuse indignation a enfin conduites à la liberté, et avec lesquelles le gouvernement français a eu la prudence de s’allier durant la pénultième guerre, afin d’apprendre à ses propres sujets à le traiter lui-même, comme les Américains ont traité le leur. Toutes les colonies, dans l’état de gêne et de servitude où elles sont, coûtent beaucoup d’hommes et d’argent, en temps de guerre, à leurs métropoles respectives auxquelles elles ne fournissent presque aucun secours pour leur propre défense. Si ces métropoles leur accordaient une entière liberté par rapport au commerce, elles parviendraient à un tel point de prospérité, qu’elles seraient en état non-seulement de se défendre elles-mêmes, mais encore de contribuer à la défense de la métropole. Je ne daigne pas prouver cette proposition ; c’est un axiome. Voici une recette pour conquérir les colonies : accordes à celles de votre ennemi cette liberté entière qu’il leur refuse ; et bientôt elles vous appartiendront.