Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

dieux ; mais aussi ne spécifier aucune circonstance, rend le discours brusque, maigre et sec.

XXXII. Des colonies ou plantations de peuples.

De toutes les entreprises formées dans les temps primitifs, les plus héroïques furent les colonies ou plantations de peuples. Le monde, dans sa jeunesse, faisoit plus d’enfans qu’il n’en fait à présent qu’il est devenu vieux. Car on peut regarder les colonies comme les enfans des nations plus anciennes (des peuples premiers nés.) J’aime une plantation de peuple dans un sol pur et net ; je veux dire, dans un lieu où l’on ne soit pas obligé de déplanter un peuple pour en planter un autre ; ce qui, à proprement parler, serait une extirpation et non une vraie plantation.

Il en est d’une colonie comme d’un bois qu’on plante ; on ne doit pas espérer d’en tirer aucun fruit avant une vingtaine d’années, ni de grands profits avant